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CHAPITRE II
Où l’auteur, qui a lu les romans de Méry, et qui tient à étaler son érudition, met en scène des Chinois et un Suisse qui étonneront M. Stanislas Julien et feu M. Toppfer.


Et dans la pendule rocaille, retraite charmante où plus d’une fois s’était égarée la rêverie de madame de Pompadour, l’heure disait à Médéric :

— Je suis née au temps des belles amours et des beaux jardins, à cette époque fleurie où les parterres étalés sur des robes de soie ressemblaient aux jardins en fleur ! Je t’aime et je t’envoie mille baisers de ma bouche en cœur, car je suis toujours jeune et charmante, bien que j’aie vu cet âge d’or où les femmes laissaient leur gorge à nu et mettaient des guirlandes sur leur tête poudrée à blanc, pour signifier la neige des cœurs et l’incarnat des roses mystiques ! Je t’aime, et c’est pour toi que je frappe mon harmonica de cuivre doré, sur lequel je fais sans fin courir mon pied sonore !

Et nues dans les carafes de Venise, les naïades disaient ensemble :

— Nous aimons, ô Médéric, cette prison étincelante de laquelle nous passerons sur tes lèvres ou sur le cou de