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Doux feuillages, adieu, vainement du soleil
Les volages clartés auront fui ces rivages,
Ce jour vermeil luira jusque dans mon sommeil.


Le comte F. de Gramont (Inédit)[1].


Il est entendu que je donnerai les règles de la Sextine d’après M. de Gramont, qui a dû, selon son sens exquis du rhythme, les créer lui-même, puisqu’il avait à décider une disposition de rimes masculines et féminines que ne pouvait lui donner le type italien de la Sextine.

La Sextine est écrite en vers alexandrins.

Elle peut commencer par un vers féminin ou par un vers masculin.

Elle se compose de six strophes dfe six vers, suivies d’une demi-strophe de trois vers.

Elle offre ceci de très-particulier que, si le poëte choisit les mots qu’il veut pour terminer les vers de sa première strophe, ces mêmes six mots, choisis par lui, devront être ceux qui termineront aussi, rangés dans un autre ordre, les vers des cinq strophes et de la demi-strophe qui suivront la première strophe.

La première strophe est écrite sur deux rimes. Dans cette strophe riment ensemble :

1° Le premier, le troisième et le quatrième vers.

  1. Cette Sextine, publiée depuis, est la deuxième du volume intitulé : Sextines, Paris, Alphonse Lemerre, 1872.