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XII

LE FETFA D’UNE SULTANE LONGTEMPS FAVORITE


À quelques jours de là, — le temps était à la neige, — M. et Madame de Marigny se trouvaient assis en face l’un de l’autre, dans un des appartements de leur manoir de Carteret. C’était une salle à manger, vaste et sonore, dans laquelle ils achevaient silencieusement de déjeuner, Hermangarde, en robe de soie grise, buvait du thé dans de la porcelaine de Saxe avec autant d’indifférence qu’elle eût avalé du poison. Elle était décidément malheureuse. Elle ne croyait plus à Ryno, et quoiqu’elle eût la dis-