Page:Barbey d’Aurevilly – Le Chevalier Des Touches, 1879.djvu/36

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cette gaieté à la Beaumarchais, cette gaieté d’oncle commendataire d’Almaviva, qui aurait battu ce polisson de Figaro dans l’intrigue et dans la repartie, cette verve inouïe partant d’un fond de grand seigneur, qui ne cessait pas un seul instant de rayonner dans sa personne, causait un plaisir d’autant plus vif par le contraste et faisait de lui une de ces raretés qu’on ne rencontre pas deux fois. Hélas ! au point de vue des ambitions positives de la vie, cet esprit ravissant ne lui avait servi à rien. Au contraire, il lui avait nui, comme son blason.

Victime de la Révolution, autant que son ami M. de Fierdrap ; victime d’une thèse grecque en Sorbonne, qu’il avait mieux soutenue que son autre ami, M. d’Hermopolis, lequel s’en était souvenu quand il avait été ministre (les haines de clerc à clerc sont les bonnes) ; victime enfin de son esprit trop animé et trop charmant pour être assez sacerdotal, l’abbé de Percy avait manqué sa fortune ecclésiastique et toutes ses fortunes, et n’avait pu, malgré le crédit de son cousin, le duc de Northumberland, qui représentait l’Angleterre au sacre du roi Charles X, parvenir à autre chose, pour les jours de sa vieillesse, qu’à un simple canonicat de Saint-Denis, de second degré, avec dispense de résider au Chapitre.