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MONTALEMBERT[1]


I

M. le comte de Montalembert a publié les deux premiers volumes d’un livre qu’on n’attendait pas, à la place d’un livre qu’on n’attendait plus. Les Moines d’Occident se sont dégagés, peu à peu, de la pensée de leur auteur. Ils n’étaient point sa pensée première. La pensée première de M. de Montalembert, c’était Saint Bernard. Tout d’abord, et dès sa jeunesse, M. de Montalembert, qui avait commencé, avec tant de hasard, sa réputation par Sainte Elisabeth de Hongrie, ce vitrail de chapelle, sans couleur et sans naïveté, s’était promis d’écrire plus tard la vie de saint Bernard. Ce devait être l’œuvre et la couronne de son âge mûr. L’âge mûr est venu, mais n’a pas

  1. Les moines d’Occident, par M. de Montalembert.