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LES PROPHÈTES DU PASSÉ

si déplacé dans une époque qui hait l’unité sous toutes ses formes et qui la remplace par le nombre, par l’anarchique multiplicité, était absolument incompréhensible ; et la Restauration française, qui le suivit, quoique politique, et touchant aux intérêts les plus pressants et les plus saignants du moment, ne fut pas mieux comprise non seulement de la vile multitude des esprits, que de ceux qui se donnaient les airs de penser et que l’Opinion, cette imbécile à la grande bouche, avalait comme ses plus forts penseurs ! Le sera-t-il maintenant après tant d’années ?… Voilà toujours la question du livre et la question de l’avenir ! Lorsqu’en 1848, Saint-Bonnet écrivait ce livre de la Restauration française, ce qu’il appelle une Restauration, et ce que, moi, j’appelle d’un autre nom, lui paraissait nécessaire pour sauver la France en péril et il disait les conditions auxquelles elle devait s’accomplir. Or ces conditions n’ont pas changé, mais