Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/152

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esprits qui prétendent que Fanny descend de l’Amaury de Volupté. Toujours est-il que rien ne ressemble plus au romantisme qui se lève que le romantisme qui se couche. Alors ce ne serait plus du favoritisme qu’il faudrait reprocher à M. Sainte-Beuve, ce serait du népotisme, et il y aurait donc dans l’ordre littéraire quelque chose de possible, comme un cardinal-neveu !

C’est cette situation que M. Sainte-Beuve a créée de son plein, puissant et capricieux gré, à M. Ernest Feydeau, que nous voulons examiner en vous rendant compte de Catherine d’Overmeire, qui a déterminé en M. Sainte-Beuve son explosion de paternité protectrice ; et, de plus, nous voulons savoir si, comme tous les favoris du monde, M. Feydeau a justifié sa position de favori… en ne la justifiant pas du tout.


XII

Catherine d’Overmeire n’est pas une idée comme Fanny, mais de l’art pour l’art, un conte pour un conte, c’est le récit d’une séduction que rien, à coup sûr, n’empêche d’être vraie. En d’autres termes, c’est cette vieille et éternelle histoire, toujours vulgaire et toujours nouvelle, d’une femme séduite, enlevée et trahie par un homme, et que le romancier le moins éloquent, le moins pathétique et le moins habile, pourra toujours recommencer avec une inépuisable chance de succès, tout le temps que les hommes