Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’inventer jamais un vrai prêtre ! Enfin, le peintre Marcel, qui ramasse les débris du naufrage de Catherine, ce qui n’est pas une grande aubaine, ce sage d’atelier, ce moraliste de peinture, n’est qu’un bon garçon qui veut vivre à Bruges et qui se moque du préjugé.

J’ai nommé tous les personnages déterminants et décisifs du roman de M. Feydeau, et nul d’entre eux n’y donne l’intérêt élevé, l’intérêt d’art ou de nature humaine que doit avoir toute œuvre qui a la prétention de vivre. Tous ces types, qu’on a vu grandioses dans des œuvres qu’il est impossible d’oublier, sont ici descendus, ravalés, brutaux, vulgaires, et d’un commun d’autant plus abominable qu’il est vrai. Ce ne sont pas les actes de ces personnages qui me révoltent, moi, c’est eux-mêmes… Voilà pour le fond, pour le cœur même du roman. Voici pour sa forme maintenant.


XIII

La forme, le style de Catherine d’Overmeire est la forme, le style de Fanny, à laquelle M. Feydeau est revenu… Heureusement, après son essai de byronisme dans Daniel, le Byronien infortuné, dont le style est fait de sécheresses qui craquent dans sa phrase comme des bottes de maroquin travaillées à la mécanique, ne recommencera plus de tentative poétique en prose. Il restera auprès de M. Dumas fils, auquel il ressemble plus qu’à lord Byron, et auquel