Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/116

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nullement extérieur, je suis retourné à la lecture. — écrit un paquet de lettres tout le soir. — suis allé moi-même les mettre à la poste à dix heures. Les rues blanches de neige, — un ciel bas et d'un clair de lune sous-nue, — un vent du nord qui faisait tomber des flocons des toits, — des passants enveloppés dans leurs manteaux, une ou deux femmes en pelisse et un cabriolet roulant lentement et en silence sur la neige. Revenu. — mis à lire Machiavel. — j'ai pris faim et j'ai mangé une alouette avec un plaisir plus sensuel que je n'en prends d'ordinaire à manger quoi que ce soit. — couché. — lu et écrivaillé dans mon lit. — mes journaux de Paris ne me viennent plus et j'ignore tout ce qui se passe. J'en ai fait demander ici à un cabinet de lecture parce que je ne veux pas sortir ; on me les a refusés, même pour mon argent. — ô province ! Province ! Quand on est aussi égoïstement stupide, ne mérite-t-on pas de mourir de faim.

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assez dormi, mais toujours ces maudits rêves. — éveillé tard. — lu du Machiavel. Tout son second livre. Ce qui me frappe le plus dans cet écrivain, c'est la noble austérité du langage et la hardiesse de la pensée. Il