Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/124

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— J’attendais... par conséquent n’ai rien fait, pas même pensé en l’attendant. — Je dévorais le temps ; mon cœur a battu plus fort : c’était elle. J’ai la puissance de la reconnaître sans la voir quand elle s’approche et à des distances prodigieuses. — Aussi heureux qu’hier, mais pas si longtemps. — Quand elle a été partie, je suis tombé dans d’infinies tristesses. — Une lettre affectueuse et charmante de Guérin m’est venue comme un second bonheur de la journée. — Dîné. — L’angoisse morale m’a envahi, et pour ne pas rester victime lâche sous la morsure du vautour, je suis sorti. — Toujours de la neige et en plus du brouillard. — Allé voir le poète L. F. L’ai trouvé ainsi que sa sœur, qui n’est pas trop laide, ni trop bête, mais blue-stocking en diable, et d’une prétention qui gâte tout. — allé de là chez la mère du baron. — Revenu. — lLu une moitié de volume (le mémorial, que je relis avec un intérêt qui ne s’est pas amoindri). — Napoléon avait des idées communes sur le mariage. Il regarde comme une preuve d’amour et comme une habitude fort morale de ne faire qu’un lit avec sa femme. — Une telle bourgeoisie étonne dans sa majesté l’empereur et roi. — D’ailleurs c’est presque niais de jugement et faux. — Déshabillé. — Vais me coucher et lire. — Buena noche !


N. B. — j’ai des passions en tant que sensations. Je