Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/176

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Levé à neuf heures. écrit une lettre. — déjeuné.

— lu les  mémoires 

de Torcy. — B est venu.

Causé gaîment de nos embarras financiers et de la nécessité où nous sommes de promettre notre chair au premier Shylock que Dieu ou le diable jettera dans notre chemin. — repris de Torcy. — habillé.

— supprimé le dîner. — allé chez G et chez la

marchesa à cause de cette fille que je voudrais placer chez elle. — descendu le boulevard avec la marchesa et Bonchamp et remarqués pour nos tournures à tous les trois. — il est certain que nous ne ressemblions guère à tous ceux qui se promenaient là.

Descendu au palais-royal. — pris à Corazza du café, du kirsch et de l'eau glacée, le tout mêlé et remué vigoureusement. — de là revenu au boulevard et à la suite écrite plus haut.

G ne m'a pas écrit depuis qu'il a quitté...

le temps s'écoule cependant et que de choses il a entraînées avec lui sans que la trace en soit ici demeurée. Au moins en rappellerai-je quelques fragments épars et qui surnagent, mais la trame des pensées frémissantes de chaque jour, rien ne saurait la faire reparaître. Les lendemains l'ont usée coup sur coup.

Je me révoltais contre l'isolement et j'ai vu du monde. Qu'est-il resté de cela ? Rien de plus, si ce n'est que j'ai conquis un ou deux salons pour cet hiver.