Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aussi plus virils et plus fiers. — bref, elle s'élève dans l'échelle des êtres moraux. — dîné seul et avec une friandise, fille de l'ennui, père de toutes choses, mais supprimé le vin et le café. — pensé à Guérin dans ces vastes salons de riche qu'il affectionnait. — sous l'impression de l'ennui et du mauvais temps, me suis réfugié au concert écouter encore une fois cette pastorale de Beethoven qui est, dit-on, l'histoire d'une vie heureuse. — rien vu qui mérite d'être rappelé. — revenu et rencontré cette bonne enfant de Coecilia Metella qui veut à toute force souper avec Guérin, Gaudin et moi. — nous verrons quand ce pauvre Gaudin sera guéri et ferme sur ses jambes de Silène dont il serait si amusant de compromettre l'aplomb encore.

à noter une faiblesse, ne fût-ce que pour la combattre. — je ne puis plus voir une capote de soie blanche avec un nœud flottant d'une certaine façon sans la pensée de (...) et je ne sais quelle palpitation.

Je suis sûr que je deviens pâle. Je l'ai éprouvé une ou deux fois ce soir, croyant que c'était...

ignorance de nous-même ! Qui m'eût prédit cela dès le premier jour et même longtemps après, je l'eusse consciencieusement et fortement traité d'impossible.

Jeté au lit, — écrit ceci et vais griffonner une lettre à Guérin.

22