Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/261

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vêtue de blanc avec ses grandes et superbes épaules nues, et le reste du rêve n'a pas toujours été un rêve... mais à présent un souvenir plus récent, une forme plus jeune, une inexplicable chose s'est interposée entre nous. strange ! Strange .

Strange .

Lu dans mon lit le dernier volume de Glenarvon.

— intéressant (pour moi du moins) à cause de  celui 

qu'une femme outrée a voulu peindre. — pas de talent, beaucoup de verbiage, une intrigue vulgaire, mais çà et là quelques retentissements d'une passion blessée, quelques traits vrais et beaux. — c'est indécis quoique chargé, mais enfin ce n'est ni Juan, ni Lovelace, ni même Valmont ; c'est à part de ces ressemblances fatales qui se mirent dans toutes les créations des esprits médiocres. Seulement, si c'est Byron, pourquoi ne lui avoir pas donné, à côté de sa pitié, cette suprême ironie qui le distinguait parmi les hommes encore plus que son talent de poëte ? Quant à la portée mélodramatique du livre, je n'en parle même pas.

Reçu une lettre de (...) qui s'afflige de ne pouvoir venir. — la vie pour un jour, un seul jour avec cette femme est-elle donc à jamais impossible ? — je suis plus calme qu'elle, mais je sens que le lien qui nous unit est aussi inutile pour notre bonheur qu'éternel.

Levé, et souffrant. — fait du feu. — le soleil brille cependant, mais c'est mars que cette lueur jaune et