Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/80

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ma revanche et dévorai comme un crocodile, si bien que je m'endormis en vrai monstre repu. — depuis que je manque de cet excellent café de Corazza, spirituel et divin breuvage, j'éprouve une véritable torpeur d'Anglais après mes repas ; c'est le pont qui conduit au sommeil.

Aujourd'hui éveillé à huit heures. — lu dans mon lit. — levé. — pas déjeuné. — descendu au salon.

-causé et lu les journaux. — spleenétique toute la journée. — dîné et défendu vigoureusement mon ami G qu'on attaquait indirectement avec la malveillance des esprits de province. J'aurais dix mille lances comme Guillaume le conquérant, que je les romprais pour lui. — il n'y avait là que la belle-mère de mon frère et ma belle-sœur.

Après dîner, resté quelque temps dans le salon à causer par amour de la taquinerie. — bu du genièvre.

-monté chez moi. — j'avais laissé des lettres s'amonceler sans y répondre. Y ai répondu fort au long sans faire autre chose jusqu'à neuf heures. — soupé. — remonté. — travaillé à Bruno. écrit deux pages. — le froid m'a pris, mon feu n'allant pas. Je crois que je vais me coucher et lire dans mon lit. — le temps a été froid et vibrant de longues et tristes rafales du vent du nord. — je ne suis pas sorti. J'attends le sec pour me hasarder à me promener.