Page:Barbey d’Aurevilly - Un prêtre marié, Lemerre, 1881, tome 2.djvu/32

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texte ou sous un autre, quand l’abbé Méautis paraissait au Quesnay, Sombreval s’éloignait aussitôt avec une politesse pleine de froideur. Il le laissait avec Calixte. Ce prêtre en soutane devant lui opprimait-il cette âme si forte, cet esprit si sûr de son fait ? Qui pouvait le savoir ? Ce qui était certain, c’est qu’il n’aimait pas à rester avec l’abbé Méautis et qu’il l’évitait.

Mais aujourd’hui il ne l’éviterait pas, Sombreval avait ordonné au nègre Pépé de faire monter dans son laboratoire la personne qui viendrait le demander dans la relevée. Or, en la recevant dans cette retraite, il avait sa pensée. Il ne voulait pas être à la portée de Calixte, qui ne devait pas entendre ce qu’on allait dire sur elle, puisque c’était d’elle, la malheureuse ! qu’il s’agissait. Calixte ne se hasarderait guère à monter dans l’officine aérienne de son père. Elle n’aimait pas à le voir plongé dans les sciences physiques, — qui l’avaient perdu, pensait-elle, — et dans lesquelles il se précipitait avec plus de fureur que jamais, pour lui rapporter, à elle, cette flamme de vie dont le secret n’y était pas.

— Excusez-moi, monsieur le curé, — dit Sombreval, — de vous faire monter aussi haut, mais vous venez, je m’imagine, pour des choses qui ne doivent être entendues que de vous et