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- Et je suis, avec ce breuvage,
- Le seul maître de mon destin !
(Il verse le contenu de la fiole dans une coupe de cristal. – Au moment où il va porter la coupe à ses lèvres, des voix de jeunes filles se font entendre au dehors.)
CHŒUR DE JEUNES FILLES.
- Paresseuse fille
- Qui sommeille encor,
- Déjà le jour brille
- Sous son manteau d’or ;
- Déjà l’oiseau chante
- Ses folles chansons ;
- L’aube caressante
- Sourit aux moissons ;
- Le ruisseau murmure,
- La fleur s’ouvre au jour,
- Toute la nature
- S’éveille à l’amour !
FAUST.
- Vains échos de la joie humaine,
- Passez, passez votre chemin !…
- O coupe des aïeux, qui tant de fois fus pleine,
- Pourquoi trembles-tu dans ma main ?…
(Il porte de nouveau la coupe à ses lèvres.)
CHŒUR DE LABOUREURS.
- Aux champs l’aurore nous rappelle,
- Le temps est beau, la terre est belle,
- Béni soit Dieu !
- A peine voit-on l’hirondelle,
- Qui vole et plonge d’un coup d’aile
- Dans le ciel bleu !
LES JEUNES FILLES, dans l’éloignement.
- L’oiseau chante !
LES LABOUREURS, dans l’éloignement.
- La terre est belle !
FAUST.
- O prière universelle