Page:Barbusse - L’Enfer.djvu/220

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abjurer. Il n’y a de vrai que la religion catholique romaine.

Il continua :

— Confessez-vous… Je vous absoudrai et vous baptiserai.

L’autre ne répondit pas. Le prêtre répéta sa question :

— Confessez-vous. Dites-moi ce que vous avez fait de mal — en plus de votre erreur. Vous vous repentirez, et tout vous sera pardonné.

— De mal ?

— Rappelez-vous… Faut-il que je vous aide ?

Il désigna la porte de la tête.

— Cette personne qui est là ?

— Je suis marié avec elle, dit l’homme avec une hésitation.

Celle-ci n’avait pas échappé à la figure penchée sur lui, les oreilles tendues. Le prêtre flaira quelque chose :

— Depuis quand ?

— Depuis deux jours.

— Oh ! depuis deux jours ! Et avant, vous avez péché avec elle ?

— Non, dit l’homme.

— Ah !… je suppose que vous ne mentez pas. Et pourquoi n’avez-vous pas péché ? Ce n’est pas naturel. Car enfin, insista-t-il, vous êtes un homme…

Et comme le malade s’agitait, s’effarait :

— Ne vous étonnez pas, mon fils, si mes questions sont droites et nettes au point de vous faire crier. Je vous interroge en toute simplicité, et sous le couvert de la simplicité auguste de mon