Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Nous leur donnons un peu d’été
Lorsque les rayons nous regardent…
Un peu de gloire qu’elles gardent
Avec leur immobilité.

Les souvenirs seront fidèles,
Car ils ont leur recueillement ;
Nous les trouvons exactement
Quand nous revenons auprès d’elles.

Forts, riants, rêvant d’avenir,
Nous semions notre âme ravie ;
Elles nous ont rendu la vie
Pacifique du souvenir.

Et ce soir, lassé des paroles,
Sans le savoir sage et pieux,
Je sens ma chair lever les yeux
Et prier, ô toi qui t’envoles…