Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/140

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Quel parfum de mélancolie
Donne le songe du passé…
J’ai rêvé de ce que j’oublie,
Je vis de ce qu’on m’a laissé.

Ô bon passé, toi qui me charmes,
Ô vague hiver où j’ai pâli,
Revenez, les maux et les larmes,
Dans le sourire de l’oubli.

Pourquoi le passé se lamente ?…
Il m’est un neuf et doux espoir…
J’ai besoin de son ombre aimante,
Puisque dehors c’est le vrai soir.

La bonne soirée où je trône
S’attarde alors en soins confus,
Et divinise d’une aumône
Le pauvre, pauvre que je fus…