Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ma lampe est ma sœur de lumière,
La sœur des instants confondus,
Et je vois son âme en prière
À travers mes regards perdus.

Elle est la sœur d’anciennes fêtes
À demi mortes dans mes yeux,
L’auréole de chères têtes
Au fond d’un bal mystérieux.

Maintenant, puisqu’elle se voile,
On sent la nuit, sanglot profond,
Et furtivement, les étoiles
Aux fenêtres du vieux salon.

Et c’est le matin de décembre
Brouillé dans l’âme des danseurs…
Le feu doit mourir dans la chambre,
Mes mains ont froid pour tous les cœurs.