Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/204

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Voici le soir. Toujours semblable
Sur le seuil d’or des jours d’été,
En vain le soleil adorable
T’a fait un peu de charité.

Tu n’es pas plus douce — plus sombre,
Pourtant, beaucoup étaient venus
Pour t’écouter pleurer de l’ombre
Et se troubler de tes doigts nus.

Tu n’as même pas sur la pierre,
Pendant un vague et triste instant,
Souri comme un peu de lumière
À ces pauvres voix qu’on entend.


II


Tu lèves sans douleur, sans joie
Tes yeux où le soleil se perd,
Tes mains où notre amour se noie
Comme un bon frisson dans la mer.