Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/242

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Permets qu’à tes pieds adorables
On rêve, on rêve aux jours d’avant
Où, comme les plus misérables,
Tu n’étais qu’un petit enfant.

Tous les nids sont un peu prospères,
Nous sortons tous d’un vague abri…
Les dieux et les pauvres sont frères
Par le peu d’enfance qui rit.

Comme ma dernière tendresse,
Veux-tu qu’en un soir effacé
Je sois un peu de la caresse
Des seuls jours qui t’ont caressé !…

Au lieu de crier solitaire
Puisse le soir être avec toi ;
Puisses-tu parfois sur la terre
Sourire sans savoir pourquoi !