Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/25

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Le bois silencieux, sombre et profond tableau,
Le mystère vaguant sous la douceur des aulnes,
Le soleil se jouant dans les nénuphars jaunes,
L’adieu long des reflets à la fuite de l’eau…

À moi la plaine nue où mon orgueil se dresse,
Le ciel gris, l’azur mort sans chanson et sans vol.
D’un horizon à l’autre, en effleurant le sol,
Les ailes du grand vent passent avec tristesse.

Que vous importe, à vous ! vous avez vos sous-bois,
Les lis que vous cueillez avec vos mains de vierges,
L’eau qui court au milieu du demi-jour des berges
Et qu’on fait murmurer en y trempant les doigts…