Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/44

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Que t’importe à présent l’espoir crépusculaire,
Assise avec le soir, douce sainte d’amour.
Oh ! tu ne songeais plus à lever ta paupière
Vers le côté divin d’où tombe un peu de jour.

Passons, passons toujours, errons où nous errâmes
Et regardons l’espace à nos yeux étendus,
Pauvres gens isolés dans le parc, pauvres âmes
Qui voulions retrouver le paradis perdu !

Tout est mort, tout est mort, l’azur et l’innocence,
Et ce que veille l’ombre et ce qui nous attend,
Et tout ce qu’on bénit quand on passe en silence
Et tout ce qu’on écoute et tout ce qu’on entend !

Parcourons le vieux parc qui jadis fut le nôtre,
Le parc de vieux étangs, de feuilles et d’amours,
Marchons désespérés et très doux l’un à l’autre…
Oh ! la vie, oh ! le mal de s’en aller toujours !…