Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Vivre de joie.


Laissons l’âpre reflux monter de toutes parts.
Laissons l’orage et les cités, — laissons la terre,
Laissons les pays forts au vol traînant des chars.

Quittons les palais d’or et les tombes de marbre,
Allons dans le pays mélancolique et bleu
Où les grands luths d’airain sont suspendus aux arbres.

Là, nous verrons des cieux paisibles et des lacs,
Des collines avec de grands lis aux fleurs droites,
L’eau grise où descend l’ombre immobile des bacs.