Page:Barbusse - Pleureuses, 1920.djvu/75

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Je sens trembler un peu la douceur de la vie…


Tu viendras dans mon âme avec un grand air triste,
J’entends des voix chanter dans la longueur des jours,
J’entends des chants lassés qui finissent toujours,
Et le ciel s’assombrit comme un cœur qui s’attriste.

Il nous faudra longtemps, purs et silencieux,
Nous qui sommes venus les derniers dans les choses,
Deviner la détresse au fond des âmes closes,
Et voir la solitude au fond de tous les yeux.