Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/11

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directoire s’affaisse sous son propre poids. Le consulat, tout resplendissant du soleil de l’Égypte, vient rendre à la fortune de la France son éclat un moment éclipsé. Du consulat se dégage l’empire avec toutes ses merveilles. Les puissances intellectuelles et matérielles de la France se rassemblent sous la main d’un seul homme, et, en se condensant, multiplient leur force d’expansion. La France ne connaît plus de frontière ; le drapeau tricolore flotte tour à tour sur toutes les capitales de l’Europe. Dans l’enivrement de la toute-puissance, Napoléon abuse de la fortune, qui se venge en l’abandonnant. Fontainebleau voit l’abdication du maître du monde. Mais alors du sein même de nos désastres se produit un dernier triomphe de la France, de tous peut-être le plus glorieux. L’Europe abaisse tout-à-coup ses armes victorieuses ; elle dépose l’épée de la conquête aux pieds de la civilisation, dont la France lui paraît l’incontestable représentant.

L’Inde voyait alors s’accomplir une série d’événements non moins importants, non moins grandioses. Vers le milieu du siècle précédent, quelques marchands européens, ayant fondé un comptoir au Bengale, commencent à se mêler des intérêts des princes du pays ; ils acquièrent des territoires, ils deviennent une puissance territoriale. La guerre éclate entre eux et d’autres marchands français qui