Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/137

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de Hoogley, et à un mille dans l’intérieur des terres ; le prince se bornait à réserver pour le nabob la rente de 1, 195 roupies qui lui était payée par ce dernier. Les habitants indous de ces territoires, ainsi devenus sujets des Anglais, passèrent naturellement sous la juridiction civile de ces derniers.

Les Français s’étaient montrés des derniers dans l’Inde ; mais, depuis le commencement du siècle, leurs efforts pour s’y établir avaient été nombreux, souvent couronnés de succès. Un siècle après la tentative de Gonneville, dont nous avons déjà parlé, une société organisée en Bretagne fit partir deux navires pour prendre part au commerce de l’Orient. Ces deux navires, sous le commandement d’un capitaine Pyrard, abordèrent aux Maldives ; d’ailleurs l’expédition n’eut que des résultats insignifiants. À Honfleur, une autre société se forma pour tirer parti de l’expérience d’un certain Gérard Le Roy qui avait fait plusieurs voyages aux Indes sur les vaisseaux hollandais ; un privilège lui fut accordé pour le commerce de l’Orient, mais les fonds manquèrent presque aussitôt. Sept années après, Gérard essaya d’une nouvelle association, qui n’eut pas d’autres résultats. L’obstiné Flamand, que rien ne rebutait, n’en parvint pas moins à reconstituer une troisième société en 1615, et celle-ci expédia deux bâtiments qui arrivèrent heureusement à Java, où ils vendirent et achetèrent à bénéfice. Mais ce succès éveilla la jalousie du gouverneur ; une partie des marins de l’équipage des deux navires étaient