Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/161

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à Surate se retirèrent à Bombay. Pendant ce temps, la flotte anglaise fit de riches captures sur les sujets du grand Mogol. À la paix, les Anglais retournèrent à Surate ; mais à l’époque où nous sommes parvenus, ils s’étaient de nouveau retirés à Bombay : le président n’avait pas jugé prudent, en raison des circonstances, de conserver la factorerie de Surate. Cette résolution causa de grandes alarmes au gouverneur mogol de Surate. Il ne mit pas en doute qu’une flotte anglaise ne fût au moment de se présenter devant la ville, ainsi qu’il était arrivé une trentaine d’années plus tôt. Elle aurait effectivement obtenu le même succès, car un grand nombre de vaisseaux mogols richement chargés tenaient la mer. L’eunuque, ami et confident du vice-roi du Guzerate, reçut de celui-ci la mission d’exposer au visir combien serait terrible l’apparition de cette flotte anglaise dont en ce même moment il se croyait menacé ; par l’organe de l’eunuque, il conjurait en conséquence le visir d’accorder aux Anglais l’objet de leurs demandes. L’eunuque ne douta pas de l’impression que devaient produire ces représentations sur l’esprit du visir ; il en profita pour se faire donner de l’argent par les Anglais, après quoi il se hâta de communiquer au visir les appréhensions du vice-roi au sujet de la flotte anglaise. Aussi effrayé que celui-ci, le visir s’empressa de donner pleine et prompte satisfaction aux ambassadeurs.

John Surman et Edward Stephenson, après avoir