Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/19

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de la nature et de la force des choses. C’était le résultat nécessaire de la consistance et de l’énergie européenne en contact, forcément aux prises avec l’inconsistance et l’enfantillage des princes de l’Orient. La preuve, c’est qu’il est arrivé, plus d’une fois, que les bonnes intentions des Européens, les services rendus par eux à ces princes, sont précisément devenus les causes de la ruine de ces derniers.

La chose est étrange sans doute ; toutefois elle ne manque pas de toute analogie avec certaines circonstances de nature à se présenter dans la sphère des intérêts privés. L’honneur, l’existence, la fortune d’un homme, sont compromis faute d’une somme d’argent qu’il n’a pas. Vous la lui prêtez, et le sauvez momentanément. Mais supposez que cet homme fasse un mauvais emploi de cet argent, qu’il laisse de plus accumuler les intérêts jusqu’à ce qu’ils dévorent sa fortune ; il arrivera qu’au lieu de le sauver vous aurez contribué à sa ruine, que vous l’aurez hâtée, peut-être consommée… Or, on ne saurait nier que toute réserve faite en faveur des temps, des lieux, des circonstances, les choses se soient assez fréquemment passées de cette façon. Ainsi dans cette première période, ainsi dans cette face de l’histoire de l’empire anglais est-il facile de deviner les autres, de pressentir l’avenir. La supériorité, et le genre de supériorité, que doivent