Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/219

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dire de véritables supplices. Tantôt il se tient debout sur l’extrémité des doigts des pieds, tantôt il se lève et s’asseoit alternativement avec une extrême rapidité. Il s’expose à la pluie sans aucun vêtement, pas même un manteau ; quand la tempête éclate, il va la braver aux lieux où la pluie tombe avec plus d’abondance, où le vent souffle avec le plus de force. Dans la saison froide il porte des vêtements légers ; au milieu des ardeurs de la canicule, quand le soleil verse sur la terre une lumière enflammée, il s’expose au supplice qu’on appelle des cinq feux, c’est-à-dire qu’il se place au centre de quatre bûchers enflammés, pendant que le soleil étincelle au-dessus de sa tête. Le pénitent vit sans feu, sans maison, sans meuble, sans ustensile de ménage ; il dort sur la terre nue au pied des arbres ; il observe le silence le plus rigoureux. Il en est qui s’infligent des tourments d’un genre plus étrange, comme de tenir les mains fermées jusqu’à ce qu’elles soient traversées de part en part par la croissance des ongles ; de conserver les bras élevés au-dessus de leur tête jusqu’à ce qu’ils aient perdu le mouvement ; de se percer, de se blesser, de se flageller de mille manières : de demeurer dix, quinze, vingt années, quelquefois toute la vie, les uns sans s’asseoir, les autres sans se lever ; de se renverser la tête sur les épaules, sans détacher les yeux du ciel, jusqu’à ce que la tête ne puisse plus être rétablie dans sa position naturelle ; quelques gouttes d’un li-