Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/22

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sur ce même théâtre ; puis le marquis de Bussy, génie hardi, souple, facile, un des hommes les plus heureusement doués que la nature ait jamais produits ; général habile, courtisan, diplomate, versé dans la politique et la connaissance de l’Orient à en remontrer à toute la cour de Delhi ; à la tête d’une poignée de Français, et sous l’influence de Dupleix, gouvernant la moitié de l’Inde. Les Anglais, ni aucune nation du monde, ne pourraient montrer nulle part trois hommes plus distingués, plus singulièrement remarquables. Nous le disons avec quelque orgueil, l’empire anglais, tel qu’il a été fondé par l’habileté successive de Clive, de Warren Hastings et de Wellesley, préexistait déjà dans le génie de Dupleix.

Le début de la lutte fut ce qu’on devait attendre de tels hommes. En plusieurs circonstances, La Bourdonnais disperse les escadres anglaises, en forces non pas égales, mais inférieures, avec des équipages décimés par la maladie, le plus souvent sans vivres, avec des munitions insuffisantes ; il met le siège devant Madras, s’en empare, et le drapeau français flotte seul sur le Carnatique. En ce même moment Dupleix mettait un subahdar de ses propres mains sur le trône du Deccan. Par malheur, la division ne tarde pas à se mettre entre ces deux grands hommes. Ardents ennemis des Anglais,