Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/224

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les plus hautes renaissent comme des génies, pour suivre, accompagner les divinités supérieures, sous la forme d’apsaras ou de nymphes. Des âmes animées par la bonté, où l’élément de la bonté a dominé, les inférieures passent dans le corps d’ermites, de religieux mendiants, de brahmes, de demi-dieux qui habitent les airs ; celles de la classe moyenne atteignent à la condition de sacrificateurs, de sages, de divinités des lieux inférieurs, de régents des étoiles, etc. ; celles de la classe plus haute atteignent à la condition de Brahma, avec quatre faces et quatre bras ; elles deviennent créatures des mondes, génies des vertus, divinités élevées au-dessus des deux principes qui divisent la nature, etc., etc. Outre cette classification générale, toute action bonne ou mauvaise a des conséquences déterminées pour une autre vie : le meurtrier d’un brahme entrera dans le corps d’un chien, d’un âne, d’un chameau ou d’un chandala ; celui qui vole le bien d’un prêtre passera mille fois à travers le corps d’un serpent, d’un crocodile, ou d’autres reptiles aquatiques, etc., etc. De cette croyance à la métempsycose découle, pour les Indous, le respect de tout ce qui a vie, l’abstinence de tout ce qui a été animé. Ainsi se touchent les extrêmes : l’Indou, qui s’impose les plus terribles supplices, qui répand son sang comme de l’eau, qui monte de son, plein gré sur le bûcher, qui se fait écraser sous les roues d’un char, frémit à l’idée de tuer le moindre oiseau, d’écraser un insecte.