Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dostan pour les Gaznevides, une riche proie qu’ils ne cessèrent de convoiter, vers laquelle se dirigèrent tous leurs efforts. Dans leurs innombrables expéditions, ils allaient çà et là, pillant les temples, les grandes villes, emmenant en esclaves des populations entières. Dans une de ces excursions, les soldats jetèrent, dit-on, l’argent, comme un fardeau trop pesant pour sa valeur. Attiré par l’appât des richesses du Deccan, un de ces princes conçut le projet de transporter le siège de l’empire de Delhi à Dowlutabad. Deux fois il tenta exécution de ce projet, et la noble Delhi, suivant l’expression de Ferishta, fut au moment de devenir le séjour des hiboux et des chauves-souris ; toutefois cette tentative demeura sans succès. Les Gauriens ne firent dans le Deccan aucun établissement permanent. Profitant, d’un autre côté, de l’éloignement des troupes impériales employées à ces expéditions, les vice-rois des provinces secouèrent pour le plus grand nombre le joug impérial ; le désordre, la confusion, l’anarchie, en un mot, régnèrent dans tout l’empire. C’est alors qu’apparut Timour ou Tamerlan.

Parti de Samarcande, Timour prenant sa route un peu à l’est de Balk, se présenta d’abord devant Anderob, ville située au pied de cette immense chaîne de montagnes qui borde l’Indostan au nord ; par les pentes de ces montagnes, dont les difficultés étaient extrêmes, il descendit dans la ville de Caboul, et de là il marcha vers Attock, le célèbre passage de l’Indus. Dans l’année 1397, il