Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/260

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Khan : il lui disait qu’entouré d’ennemis, car les troupes du rajah s’étaient rapprochées, il croyait convenable de mettre ses troupes sous la protection des canons du fort ; il sollicitait en outre la permission d’être introduit seul dans la forteresse ; depuis long-temps il éprouvait, selon lui, le plus vif désir de contempler de près le grand philosophe qui s’y trouvait. Le Mogol fut admis sans difficulté. Pendant cette visite, il envoya solliciter de temps à autre pour tel ou tel de ses officiers la permission de le rejoindre ; le gouverneur, importuné, finit par ne plus recevoir ces messagers ; il s’en remit à l’officier de garde à la porte pour laisser entrer qui bon lui semblerait. Disciple du philosophe, au fait du complot, ce dernier profita de la permission pour laisser passer les Mogols qui se présentaient. Bientôt, et pendant que la visite de leur général au philosophe durait encore, ceux-ci se trouvèrent en grand nombre dans la place. Alors Tartar-Khan, tout-à-coup entouré, fut sommé de livrer la place, sous peine de mort. Faisant de nécessité vertu, il répondit avec le plus grand calme que c’était bien là sa propre intention, qu’autrement il ne l’aurait pas laissé occuper. S’étant rendu, peu de temps après, à Agra, il entra au service du nouvel empereur.

Les difficultés continuèrent long-temps à entourer Baber. Les chefs afghans ne cessaient de se confédérer pour l’expulser et remettre sur le trône une dynastie de leur race ; entreprise où les aidaient de