Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/277

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le nom de Selim. Le temps n’avait point encore affermi le pouvoir de la nouvelle dynastie ; les gouverneurs de provinces, ou du moins tous ceux qui se croyaient assez force pour le tenter, se déclarèrent indépendants ; le désordre et l’anarchie se disputaient l’empire. Selim, en mourant, laissa un fils pour lui succéder, mais seulement âgé de douze ans : l’enfant fut assassiné dans les bras de sa mère par un neveu du dernier empereur. Celui-ci monta sur le trône sous le nom de Mahomet ; attaqué bientôt lui-même par son frère Ibrahim, il fut forcé de s’enfuir dans les provinces orientales. Alors un autre neveu de Sheer-Khan, Secunder-Shah, fit ses dispositions pour attaquer lui-même Agra ; Ibrahim qui s’avança précipitamment à sa rencontre fut défait et obligé de s’enfuir à Orissa. On vit alors jusqu’à trois empereurs à la fois, tous trois appartenant à la famille de Sheer-Khan, et se disputant le trône nouvellement reconquis. Au milieu de ce désordre, un cri proféré dans une sédition s’établit parmi les nobles afghans comme une maxime du droit public ; c’était : « Que l’empire appartenait à la plus longue épée. » Cependant l’empire récemment recouvré par les Afghans était loin de n’avoir plus rien à craindre pour sa durée.

Les Mogols expulsés s’occupaient en ce moment des préparatifs d’une nouvelle entreprise. Instruit de ce danger, convaincu de l’imminence du péril, Secunder-Shah, qui après tous ces troubles monta sur le trône, comprit la nécessité de faire cesser les