Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/294

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l’abaissant insensiblement, il déchargea son arme sur Ackbar, qu’il atteignit à l’épaule. Le trait avait à peine touché ce dernier que l’assassin était déjà en pièces ; il ne fut extrait qu’avec beaucoup de difficulté ; toutefois Ackbar ne laissa percer aucun signe d’impatience ni de douleur.

Malgré cette prospérité apparente, malgré le succès de toutes ses expéditions, Ackbar n’en avait pas moins à lutter contre des révoltes sans cesse renaissantes. Hackim, son propre frère, gouverneur de Caboul, commençait à agir en prince indépendant. Abdallah, un usbeck gouverneur de Malwa, se crut assez puissant pour songer à s’élever un trône de ses propres mains. Par ses artifices, le bruit se répandit que l’empereur avait contracté une haine générale contre tous les Tartares usbecks à son service, et qu’il méditait leur destruction. Les Tartares étaient fort nombreux, et composaient à eux seuls une partie des troupes régulières de l’empire. Les gouverneurs des deux provinces orientales, Secunder et Ibrahim accueillirent ces bruits ; Asaph, gouverneur de Corah, qui avait amassé de grandes richesses, se joignit aux rebelles ; enfin Zemoun, généralissime de l’empire, et son frère Bahadur, deux chefs de grand crédit, vinrent grossir les ennemis d’Ackbar. Ce dernier ne se laissa ni étonner, ni effrayer ; dans une série d’expéditions qu’il serait superflu de raconter en détail, il parvint à défaire successivement tous les rebelles. Le moment ne semblait pas éloigné où il