Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/296

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armées. Ackbar, choisissant un petit corps de cavalerie d’élite, retourna sur ses pas avec le plus de celérité possible ; il offrit la bataille, malgré l’infériorité de ses forces, et remporta la victoire.

La province du Bengale, bien que rendant une obéissance nominale au trône de Delhi, en méconnaissait de fait l’autorité depuis plusieurs années. Ackbar, après avoir réduit à l’obéissance les autres provinces de l’empire, tourna son attention vers celle-ci ; dont les gouverneurs avaient pris le titre de rois. En raison du voisinage, le subahdar d’Oude reçut l’ordre de commencer les hostilités contre le Bengale. Il obtint d’abord quelque avantage, et assiégeait déjà Patna lorsqu’il fut rejoint par l’empereur. Le gouverneur rebelle offrit de capituler ; Ackbar ne voulut prendre qu’un seul engagement, celui de lui laisser la vie sauve, se réservant d’agir dans tout le reste comme bon lui semblerait. D’ailleurs, pour éviter une plus longue effusion du sang de leurs sujets, Ackbar offrait de décider la querelle par un combat singulier. Le roi du Bengale ne goûta point la proposition : la nuit suivante il s’échappa dans un bateau ; ses troupes évacuèrent la ville le lendemain. Ackbar retourna à Agra. La ville de Patna fut annexée à la domination du gouverneur d’Oude, le souverain vaincu eut la permission de retenir Orissa. Malheureusement pour lui, les zemindars du Bengale adhéraient encore à son parti : ils prirent les armes, lui-même se reunit à eux, fut fait prisonnier, et, en l’absence