Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/313

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tagnes. Les provinces du midi étaient alors pleines de troubles et d’agitation : l’empereur, attribuant ce désordre à la douceur et à la timidité de Purvez, envoya pour les réprimer son second fils Chirrum, d’un caractère plus impétueux et plus hardi ; il lui donna à cette occasion le titre de Shah Jehan, Roi du monde. Shah Jehan réussit dans cette mission, et, comme précédemment avec le rajah d’Odypoor, se hâta de traiter avec les rebelles. Accompagné de l’ambassadeur anglais, l’empereur, abandonnant Ajmeer, se rendit à Mando, capitale de la province de Malwa, où il dut s’occuper encore des affaires du midi de l’empire ; il parcourut le royaume de Guzerate, puis s’en retourna à Agra d’où il était absent depuis cinq années. Chaja-Aiass, le visir, alors cher à tout l’empire pour la justice de son administration, était mort pendant cette absence, et son fils Asiph-Jah l’avait remplacé. Comme tout l’empire était alors en paix, Jehangire marcha vers Sewalic, nom qu’on donne à ce district montagneux qui sépare l’Indostan de la Tartarie, et se trouve dans le voisinage des lieux d’où le Gange descend dans la plaine. Des tribus d’Indous vivaient en grand nombre dans les retraites presque inaccessibles de ces montagnes, où elles s’étaient dérobées jusqu’alors au joug de l’étranger ; grâce à la force de cette position, elles pillaient et ravageaient à leur aise les contrées et les plaines voisines. Mais l’empereur résolut de les soumettre ; et, après deux années