Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jugué par un autre lieutenant de Shah-Jehan ; cette dernière expédition, dont les opérations militaires ne nous sont point connues, fut suivie d’une période de pair, bien rare à cette époque de l’histoire.

Shah-Jehan s’occupa dès lors de l’administration intérieure de l’empire ; les gouverneurs des provinces furent exactement surveillés ; la collection des revenus, qui, déjà du temps d’Ackbar, avait reçu de nombreuses améliorations, fut portée à une sorte de perfection. Pendant plusieurs années, la tranquillité publique ne fut troublée qu’une seule fois par une invasion dans le Cabul des Tartares Usbecks ; le gouverneur de cette province les repoussa facilement, et fit lui-même l’année suivante une irruption sur leur propre pays, mais l’empereur se laissa aller à l’envie d’ajouter à ses possessions déjà si vastes les terres de ces peuples. Le plus jeune des fils de Shah-Jehan, chargé de cette expédition, les parcourut, à la tête de son armée, sans rencontrer nulle résistance. Aureng-Zeb lui succéda bientôt dans le commandement de l’armée mogole. Le chef des Usbecks avait fui ; mais un de ses fils, ayant obtenu l’alliance des tribus habitant au-delà de l’Oxus, soutint la guerre avec un courage désespéré : il ne fallut rien moins que les talents et le courage persévérant d’Aureng-Zeb pour en venir à bout. Dans une bataille désespérée, la fortune, long-temps en suspens, fut plus d’une fois sur le point de se déclarer contre les Mogols ; le moment vint néanmoins où le pays tout entier fut