Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mier soin fut d’augmenter le nombre de ses troupes, d’étendre plus loin ses pillages et ses dévastations. À l’époque où Sevajee s’empara de la zemindarie de Poonah, son père était trop occupé dans l’Est pour être en mesure d’intervenir. À la même époque, Aureng-Zeb faisait en toute hâte ses préparatifs de guerre contre l’empereur ; il engagea Sevajee à se joindre à lui. Sevajee, manqua alors de tact et de prévision, il renvoya avec mépris le messager d’Aureng-Zeb, reprochant à ce dernier sa double trahison contre un roi et contre un père. Profitant bientôt des dissensions de l’empire mogol, il prit possession de la forteresse de Rajegur, dont il fit la capitale de son gouvernement ; il y ajouta Porundeh, Jegneh et plusieurs autres districts dépendants du roi de Beejapore. Il mit à mort par trahison le rajah de Jaowlee, et s’empara de son territoire et de ses trésors ; il pilla la riche et manufacturière ville de Kallean ; il s’empara de Madury, de Purdhaungur, Rajapore, Sungarpore, et d’une île appartenant aux Portugais. Le roi de Beejapore ayant fait marcher une armée contre lui, Sevajee fit au général qui la commandait des professions de repentir et de soumission, et l’engagea à une conférence où il le poignarda. L’armée, privée de son chef, se dispersa sans même tenter de résistance. Alors il fut facile à Sevajee de prendre rapidement possession de toute la région du Concan, région située entre les Ghauts et la mer de Goa jusqu’à Daman.