Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/361

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contre les Mahrattes, Aureng-Zeb tourna toutes ses forces contre Golconde ; la ville se rendit après une résistance de sept mois et le roi fut fait prisonnier, de sorte qu’Aureng-Zeb eut alors entre ses mains deux des souverains du Deccan.

Un autre événement tourna tout aussi bien pour Aureng-Zeb. Sambajee, qui se trouvait à l’un de ses forts dans les montagnes, loin d’être sur ses gardes, passait tout son temps livré à ses plaisirs favoris ; un corps de l’armée d’Aureng-Zeb parvint à le surprendre et à s’emparer de sa personne, Sambajee était trop redoutable pour qu’il lui fût permis de vivre ; mais Aureng-Zeb souilla sa fortune en repaissant ses yeux du spectacle de son ennemi aux prises avec le supplice ; toutefois les terreurs de la mort n’abattirent point l’esprit, le caractère indomptable de ce fier Mahratte. L’empereur, poursuivant son succès sans perdre de temps, envoya aussitôt dans le Concan une armée dont les opérations furent heureuses : Rayree (ou Ragegur), que Sambajee et son père avaient fait leur capitale, ainsi que les femmes et les enfants de Sambajee, tombèrent au pouvoir du vainqueur. Cependant Rama, un frère de Sambajee, s’échappa du Concan, et, passant dans le Carnatique par le chemin de Seringapatam, se jeta dans le fort de Gingee, place d’une très grande importance ; par l’opiniâtreté de sa résistance aussi bien que par les délais intéressés des généraux de l’empire, il retarda pendant plusieurs années les arrangements définitifs que se propo-