Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/364

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toute sa vie, se hâte de les renvoyer à leurs gouvernements respectifs. Azim n’avait pas encore atteint le terme de son voyage, quand il apprit la mort de son père ; ce qui le fit retourner au camp impérial en toute hâte. Comme aucun compétiteur n’était présent il se fit prêter sans difficulté serment de fidélité par l’armée. Mais il n’avait nullement lieu d’espérer que Shah-Alaum consentît à résigner aussi facilement le trône et par conséquent la vie ; aussi Azim commença-t-il à se mettre aussitôt en marche vers les provinces du nord. À la nouvelle de la mort de l’empereur, Shah-Alaum avait déjà dépêché à ses fils, l’un gouverneur de Multan, l’autre gouverneur du Bengale, l’ordre d’avancer aussi promptement que possible à la tête de toutes leurs forces vers Agra. Le cadet, Azim-Ooshaun, fit une telle diligence qu’il put arriver à Agra avant Azim-Shah, et s’emparer du trésor impérial ; les armées des deux prétendants se trouvèrent bientôt en présence dans le voisinage d’Agra. Shah-Alaum écrivit alors à son frère une lettre où il proposait de se partager l’empire : cette proposition fut rejetée, les deux armées en vinrent aux mains ; et Azim-Shah perdit la bataille, où lui-même et ses deux fils laissèrent la vie. Shah-Alaum, qui prit alors le titre de Bahadur-Shah, fut en très grande partie redevable à la prudence et à la sagesse de Monaïm-Khan, son ministre des finances, de la victoire qui lui valut le trône ; il le récompensa en le créant visir. Cependant tout n’était pas fini. Le trône avait été prédit