Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se mit en campagne pour faire cesser le désordre ; mais le commandant de ces troupes se laissa attirer par le rusé Mahratte dans un lieu défavorable, où il se fit tuer, ainsi qu’un bon nombre de ses soldats. L’Ameer-al-Omrah marcha lui-même alors pour atteindre le même objet, à la tête d’un corps d’armée plus considérable ; les Mahrattes évitèrent une action générale, et battirent en retraite ; ils furent suivis de près par le général impérial jusqu’à peu de distance de Sattarah, la résidence de Sahogee. Sattarah était au moment d’être assiégé ; mais la cour de Delhi aurait voulu que l’Ameer-al-Omrah trouvât de grandes difficultés dans sa guerre avec les Mahrattes : elle encourageait secrètement Sahogee à résister. L’Ameer-al-Omrah ayant appris ce stratagème, s’empressa de conclure la paix à tout prix ; non seulement il accorda l’impôt du chout (le quart du revenu), mais il y ajouta celui du Deesmukkee (le dixième) ; bien plus, il laissa s’établir à Aurengabad des agents mahrattes, appuyés d’une force considérable, pour la perception du revenu. Les provinces furent ainsi affranchies des ravages des incursions militaires ; en revanche, les peuples eurent à gémir d’un nombre inouï d’exactions de toutes sortes. Il y avait des collecteurs pour le trésor impérial, d’autres pour le chout, d’autres encore pour le Deesmukkee.

Un héritier de la faveur de l’émir Jumla avait capté la bienveillance de l’empereur par la promesse de le délivrer des deux frères Syeds sans le