Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/405

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tas de grain était mesuré de nouveau. Alors pour chaque candaca, c’est-à-dire pour chaque mesure équivalant à cinq demi-boisseaux, il était déduit un demi-seer pour les gardes de nuit du village, deux seers et demi pour le comptable, autant pour le chef du village ; enfin l’épaisseur d’un pouce au-dessus de terre, mêlé à de la bouse de vaches, dans le but de le purifier, devenait le lot du conducteur des eaux. Le total de ces diverses déductions sur un tas de vingt candacas ou de cent dix boisseaux, était de 5 1/2 p. 100 sur le produit brut ; il revenait en outre sur le net 10 p. 100 au collecteur du revenu. Le reste du tas était alors partagé par portions égales entre le roi et le cultivateur ; ce dernier n’obtenait qu’à peine une compensation pour son travail et les frais de culture, le bénéfice total de la terre allait au souverain. Un certain M. Motte ayant entrepris un voyage, dans la province d’Orissa, à la recherche des mines de diamants, eut occasion d’observer l’assiette de l’impôt. Là, tout village était aussi taxé à une rente annuelle de tant de mesures de riz. Mais il y avait cela d’étrange, que la propriété particulière semblait ne pas exister dans cette province. Dès qu’un homme atteignait l’âge convenable, il lui était accordé une certaine quantité de terre labourable, suffisante à produire deux cent quarante-deux demi-mesures de riz, dont il devait payer soixante, c’est-à-dire environ un quart, au rajah ou roi. Quoique cet impôt fût moins fort que le précédent, nous pou-