Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peuples dont le sort va se décider sur le champ de bataille n’y paraissent pas, ou du moins n’y sont qu’en seconde ligne : ce sont des intérêts européens qui se débattent sous le ciel de l’Inde. L’islamisme, dont toutes les forces se sont rassemblées sous la main de Hyder et de son fils qui les emploient à fonder l’empire de Mysore, se présente aussitôt ; il vient disputer son ancienne conquête aux conquérants nouveaux que le génie de l’Europe a jetés sur le rivage. Les descendants dégénérés des fondateurs de la dynastie mogole sont devenus incapables de défendre l’héritage qu’ils en ont reçu. Mais derrière Hyder et Tippoo, ces parvenus de la veille, on aperçoit comme les ombres de Timour, de Baber et d’Ackbar. Mysore détruite, les Mahrattes se présentent pour continuer le combat. Nation d’origine récente, qui s’est formée dans la dissolution de l’empire mogol, de religion brahmanique, divisée en castes, les Mahrattes, malgré leur origine, n’en représentent pas moins les anciennes races indoues. C’est le vieil esprit de l’Inde, disons mieux, c’est l’Inde primitive elle-même ; elle se substitue à ses premiers maîtres écartés par des conquérants nouveaux et vient tenter de se reconquérir en quelque sorte de ses propres mains : aussi les plus anciennes races de l’Inde sont-elles pendant toute cette lutte les alliées des Mahrattes. À leurs côtés combattent