Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/430

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avec la flotte anglaise, qui se trouvait très supérieure en artillerie ; il n’en obtint qu’un moindre nombre. La mésintelligence commença dès ce moment à se mettre entre ces deux hommes, moins toutefois par des motifs de basse et réciproque jalousie, comme on l’a fort généralement supposé, qu’en raison de la diversité de leurs vues politiques ; nous en aurons de fréquentes preuves dans la suite de ce récit La Bourdonnais mit à la voile le 4 août, en recherche de l’escadre anglaise ; les vents lui furent tellement défavorables, qu’il lui fallut trois jours pour gagner Negapatam, où il mouilla le 17. Le lendemain et les deux jours suivants, les deux escadres furent en présence ; mais Peyton persista dans la résolution d’éviter le combat, ce qui lui était possible en raison de la supériorité de marche de ses vaisseaux. La Bourdonnais se décida alors à retourner à Pondichéry ; et jugeant que l’escadre anglaise avait renoncé à l’idée de l’inquiéter sur les côtes de Coromandel, il se résolut à entreprendre le siège de Madras.

Une première division de l’escadre française arriva le 3 septembre, et une seconde division le 15, à quatre lieues de cette présidence : elles portaient l’artillerie, les munitions, les troupes nécessaires pour le siège. Le jour suivant une portion des troupes fut débarquée, et, marchant le long de la côte, s’avança jusqu’à une portée de canon de la ville. Madras était depuis un siècle le principal établissement des Anglais sur la côte de Coroman-