Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/44

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dans sa superbe indifférence ou sa politique habile elle a laissé leurs lois, leurs usages, leurs dieux, écoutent en silence sa volonté suprême. Les révoltes de l’Asie, de l’Afrique, de la Gaule, ne sont plus qu’une sorte de sédition passagère, et comme un tumulte de rue, aussitôt châtié qu’aperçu : on dirait une affaire du ressort de l’édile chargé de la police aux jeux sanglants du Cirque.

Nous n’avons parlé jusqu’ici que de la partie de histoire de la Compagnie qui se passe dans l’Inde ; il en est une autre dont l’Angleterre est le théâtre, et celle-ci n’est pas la moins curieuse. Le privilège de la Compagnie est attaqué aussitôt que concédé. À ce propos les grandes questions d’économie politique, du monopole ou de la liberté commerciale se trouvent en présence. D’un autre côté, un parti nombreux contesta non seulement à la Compagnie, mais à l’Angleterre elle même, le droit d’acquérir des possessions territoriales, c’est-à-dire de faire des conquêtes dans l’Inde. Fox, Burke, Sheridan sont les chefs de ce parti, les avocats de cette doctrine. Ils se font les ennemis de cet empire qui se fonde en Orient ; les alliés, tous les obstacles qu’il doit combattre. La puissante parole du grand Chatam et de son fils ne parvient qu’à grand-peine à protéger l’épée des conquérants de l’Inde. Aussi un phénomène étrange, un