Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/464

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les frontières occidentales du Carnatique. Le rajah de Chitterdroog implora son secours contre celui de Bedrour ; l’expérience de Chunda-Saheb valut la victoire à son nouvel allié, qui paya ce service en lui donnant assez d’argent pour lever un corps de cavalerie de 5,000 hommes, et un corps d’infanterie de 2,500. Cet accroissement de force ; tout grand qu’il fût, était loin de mettre encore Chunda-Saheb en mesure d’entreprendre la conquête du Carnatique ; mais alors des événements inattendus vinrent tout-à-coup en aide à ses projets ambitieux. Le fameux Nizam-al-Mulk, subahdar du Deccan, mourut à l’âge de cent quatre ans, longue carrière qu’il avait passée presque tout entière au milieu des intrigues compliquées de la politique orientale. Il laissa quatre fils : l’aîné, Ghazec-ad-Dien, jouissait de la haute dignité d’omrah, et en cette qualité ne quittait pas la cour de Delhi ; le second, nomme Nazir-Jung, s’était révolté autrefois contre son père, et avait marché contre lui à la tête d’une nombreuse armée. Le vieillard dut se mettre en campagne à la tête de ses propres troupes. Les deux armées furent bientôt en présence, n’attendant que le moment d’en venir aux mains. Alors, Nizam-al-Mulk s’enferme dans sa tente et se dit gravement malade, chose qui, vu son âge avancé, parut toute naturelle ; bientôt toute son armée attend d’un moment à l’autre la nouvelle de sa mort. Il envoie à Nazir-Jung son pardon, sa bénédiction, et témoigne le désir de l’embrasser avant de mourir ; Nazir-Jung, heureux