Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/491

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points en litige entre eux et le subahdar. Dupleix, dans l’arrangement qu’il proposa, rabattit beaucoup de leurs prétentions ; le subahdar n’aurait pu y faire droit qu’à la condition d’abdiquer de fait sa dignité nouvelle. Les Afghans voyant Dupleix décidé à soutenir le nabob, au besoin de ses propres forces, d’un commun accord feignirent de céder et d’accepter ces propositions.

Ces difficultés étant ou paraissant aplanies, Dupleix procéda avec la plus grande magnificence à l’installation solennelle de Murzapha-Jung comme subahdar du Deccan. Murzapha-Jung monta sur le trône avec le cérémonial d’usage : le premier, Dupleix lui rendit hommage, revêtu d’un superbe costume oriental dont le prince lui avait fait présent. Immédiatement après cette cérémonie, Murzapha-Jung, au nom du grand Mogol, proclama Dupleix gouverneur (ou nabob) de toutes les provinces au sud de la Kistna, égales en étendue à la France entière ; il le créa munsub, c’est-à-dire commandant de 7,000 cavaliers, et lui donna l’autorisation de mettre un poisson sur ses étendards, deux grâces qui jusque là n’avaient été accordées qu’aux premiers personnages de l’empire. La monnaie frappée à Pondichéry fut déclarée pour l’avenir la seule légale pour tout le Carnatique ; enfin Dupleix reçut plein pouvoir pour percevoir comme il l’entendrait les revenus de son gouvernement, dont il n’était comptable qu’au subahdar lui-même. Chunda-Saheb fut nommé nabob du Carnatique, mais seulement